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Pandémie de COVID19 – Note de position de la RPDH et de la CDJP, 10 avril 2020 – République du Congo
By: Rencontre pour le Paix et les Droits de l'Homme
Published: April 10, 2020
Countries: Republic of Congo
Topics: - Other -
Document type: Statement
Document ID: 8552
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Pandémie de COVID19 – Note de position de la RPDH et de la CDJP, 10 avril 2020 – République du Congo

L’Etat d’urgence dit sanitaire au Congo ne doit pas servir de prétexte pour limiter l’exercice des droits et des libertés fondamentales !

L’humanité est secouée depuis la fin d’année 2019 par l’épidémie du COVID 191. Déclarée à Wuhan en Chine,2 et devenue pandémie mondiale selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), qui le 11 mars 2020, a exigé des mesures de protection essentielles afin de prévenir la saturation des structures hospitalières et renforcer l’hygiène préventive, à savoir : limitation des contacts physiques, des attroupements et manifestations, au même titre que les déplacements et voyages non indispensables, promotion du lavement des mains, procédures de quarantaine, confinement, etc.

Depuis, le virus s’est propagé globalement, n’épargnant pas l’Afrique. Le premier cas a été enregistré en Egypte, avant de s’étendre à plus de 44 pays du continent, dont le Congo-Brazzaville. Les autorités congolaises signalent un total de 61 cas confirmés à ce jour, dont 5 décès. Une série de mesures ont ainsi été prises pour prévenir la propagation du virus.

La Rencontre pour la Paix et les Droits de l’Homme (RPDH) et la Commission Diocésaine Justice et Paix (CDJP) suivent l’évolution de la situation avec une attention particulière. Ainsi, les deux organisations estiment que la prise de parole du gouvernement devant la représentation nationale ce 09 avril 2020, a davantage suscité des interrogations que de réponses.

Face à l’expansion du COVID19 en République du Congo, la RPDH et la CDJP formulent les recommandations suivantes au Gouvernement et aux partenaires :

– Mettre en place des centres de dépistage dans les différents départements ; et Décréter la gratuité des tests ;
– Organiser le dépistage de masse afin d’identifier le nombre réel de cas ; ceci implique de commander des tests en urgence et en nombre pour un dépistage systématique ;
– Consacrer une partie des fonds prévus par le gouvernement aux actions visant à désinfecter les zones à risques (marchés, transports en commun, places publiques), et au soutien humanitaire d’urgence aux populations vulnérables ;
– Subventionner les entreprises locales dans la production des masques, produits désinfectants (gel, savon, eau javel…) :
– Mettre en place un dispositif sanitaire pour gérer les cas de cette pandémie sur toute l’étendue du territoire national, ceci implique l’adoption et la divulgation du protocole en matière de prévention et gestion des cas ;
– Garantir la transparence et la redevabilité dans l’utilisation des fonds alloués à la gestion de la crise sanitaire ;
– Garantir l’intégrité physique et psychologique des personnes en détention soit en améliorant le régime de leur détention soit en procédant à leur relaxe immédiate, pour désengorger les prisons, compte tenu de leur vulnérabilité face à la pandémie et libérer les prisonniers politiques pour réconcilier la Nation.
– Créer des espaces pour permettre à la société civile d’assurer un suivi des fonds mobilisés ;
– Organiser des sites de quarantaine et de prise en charge des malades, en les rendant réels, et effectifs ;
– Soutenir moralement et psychologiquement ainsi que financièrement le personnel soignant ; ceci implique également d’encourager le personnel en activité professionnelle durant le confinement par des primes exceptionnelles ;
– Subventionner les médicaments afin de réduire le prix des instruments de lutte contre la propagation de la pandémie.
– Veiller à la prise en compte de tous les droits des personnes atteintes du COVID19 et prendre en charge les cas de décès.
– Organiser des réunions d’échanges avec le secteur privé sur l’intérêt de s’impliquer à la lutte contre la pandémie en mobilisant leur chaine de production et des moyens financiers en contrepartie d’avantages fiscaux.