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Micro-trottoir : La gouvernance forestière et climatique en RCA du point de vue des communautés locales
By: CIEDD, GDRNE (CoNGOs)
Published: April 23, 2019
Document type: Video
Document ID: 7348
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Micro-trottoir : La gouvernance forestière et climatique en RCA du point de vue des communautés locales

Dans le cadre de l’exécution du projet Collaboration d’ONG en faveur de moyens de subsistance communautaires équitables et durables dans les forêts du Bassin du Congo (CoNGOs), financé par le Département britannique pour le Développement International (DFID) et mis en œuvre par un groupe d’ONG européennes et leurs partenaires basés dans le Bassin du Congo, une émission radio trottoir a été réalisée les 06 et 07 février 2019 par le Centre pour l’Information Environnementale et le Développement Durable (CIEDD) auprès de la population de Bangui et Bimbo dans le but d’avoir leur sentiment sur les  engagements  du gouvernement en faveur de la foresteries communautaireAu total, dix personnes ont été interviewées par deux journalistes accompagnés de deux membres du projet CoNGOs-CIEDD, d’une représentante de la plateforme Gestion Durable des Ressources Naturelles et Environnement (GDRNE) et d’un représentant de Fern.

Entretiens

L’objectif global de cette émission trottoir était de permettre à la population de donner son avis sur la mise en œuvre des processus en lien avec la gouvernance forestière et climatique en République centrafricaine (RCA).

L’approche participative et inclusive a constitué la base de la méthodologie qui a été adoptée pour la réalisation de ce travail.

C’est ainsi que Madame Etiana MANZI habitante du village Nzila, interpellée juste à l’entrée de son champ, a bien accepté de répondre à quelques interrogations du journaliste Bienvenu Gbelo qui se résument comme suit :

« Jadis, je cultivais à Mpkoko Bac mais suite aux récents évènements qu’a connus le pays, je me retrouve aujourd’hui à Nzila avec ma famille où je loue une parcelle pour développer le jardinage afin de vendre les produis issus de ce jardin pour répondre aux besoins de ma famille. Elle poursuit en priant que le processus de la foresterie communautaire devienne une réalité en RCA afin de permettre aux communautés de disposer d’une parcelle pour développer l’agriculture, l’élevage, etc. »

 

Quant à Madame Claire MALO, elle se dit « inquiète du fait que le gouvernement est en train d’attribuer une grande partie de la forêt centrafricaine aux étrangers notamment les sociétés forestières pour exploiter. En continuant l’interview, elle a pointé du doigt le manque de volonté du gouvernement d’attribuer aux centrafricains une partie de la forêt pour utilisation à d’autres usages outre l’exploitation. Elle a demandé au gouvernement de penser aussi à donner des parcelles aux centrafricains en vue de développer la culture et exploiter. Pour finir, elle a fait mention de l’attribution difficile de parcelles pour cultiver aux femmes dans certains villages.»

 

 

Pour Madame Philomène BIYA, Coordonnatrice du Réseau Femme et Environnement BATA GBAKO et Chargée de programmes de la plateforme GDRNE, « les aspirations des communautés c’est de vivre avec la forêt, être un avec la forêt, parce qu’elles sont nées dans cette forêt et elles connaissent mieux cette forêt que quiconque qui viendrait habiter cette forêt. C’est pourquoi il est question que cette forêt soit toujours gérée durablement par cette communauté et donc leurs aspirations c’est toujours d’être en commun avec leur forêt. En poursuivant son interview, Madame Biya explique que la marginalisation des communautés est due au manque d’information. Aujourd’hui, les questions forestières sont au niveau international et il y a des informations qui sont données sur ces forêts et qui n’atteignent pas les communautés à la base du coup, ces communautés ne sont pas impliquées dans les processus qui se sont mis en place par rapport à la forêt, elles ne participent pas pour donner leurs points de vue. Pour finir, elle pense que l’implication et la participation des communautés dans toutes activités venant de ces forêts seraient une opportunité importante pour que ces dernières puissent en tirer davantage profit. »

Quant à Monsieur Bienvenu GBELO, journaliste à la radio NDEKELUKA, « le rôle des journalistes dans la gouvernance forestière est de s’informer d’abord, de chercher à connaitre ce qui se passe, d’aller sur le terrain, de vivre les choses avant d’informer la population. Les journalistes jouent un rôle d’interface entre toutes les parties prenantes de la gouvernance forestière pour que tout un chacun soit au même niveau d’information. » En poursuivant l’interview, Monsieur Bienvenu GBELO a expliqué comment les journalistes peuvent communiquer sur les aspirations des communautés « c’est d’aller auprès d’eux, d’aller aux confins de la forêt, c’est d’aller dans les communautés où il y a la forêt, de passer de moment avec elles et recueillir leurs avis sans pression. Les informations, une fois recueillies, sont adressées aux décideurs, ONG, bailleurs et tous ceux qui sont impliqués dans la gestion forestière afin d’attirer leur attention sur les cas de violation des droits des communautés et l’exploitation illégale observés dans une zone».

Dans la commune de Bimbo, Monsieur Rigobert NZOYAGBA disait : « je fus gendarme, en retraite actuellement, j’ai donc décidé de me retirer de Bangui pour vivre en forêt, dans le village Nzila afin de cultiver. Nous avons entendu parler de la forêt communautaire, mais la terre appartient à l’Etat et, depuis, aucune forêt communautaire n’est attribuée à une communauté. La forêt communautaire devrait permettre aux communautés de développer les activités agricoles qui génèrent des revenus qui seront utilisés pour répondre aux besoins de la commune. Malheureusement, l’Etat attribue uniquement la forêt aux exploitants industriels et non aux communautés tributaires des forêts ».

Pour cet étudiant à l’Université de Bangui, la gestion des forêts en RCA ne bénéficie pas réellement aux communautés autochtones et pourrait être améliorée. Il est important de permettre à ces communautés de s’exprimer car elles ont des droits, comme l’ensemble des citoyens, et qu’ils doivent être reconnus et respectés :